Préparer une présentation :
la méthode SELL

Certaines choses résistent à l’épreuve du temps. Prenez notre méthode SELL, pour préparer une présentation scientifique. Développée par Alexia Youknovsky, elle permet de créer et délivrer des discours percutants depuis près de 15 ans. Utilisée dans toutes nos formations à la prise de parole en public, elle a été testée et approuvée par plus de 3200 chercheurs et innovateurs de tous les continents. Voici un aperçu de ce qui se cache derrière cette recette qui a fait ses preuves.

Méthode SELL

Présenter lors d’un congrès, participer à un concours de pitch ou défendre ses budgets : les scientifiques doivent sans cesse convaincre de l’intérêt de leurs travaux. Qu’ils disposent de 1, 20 ou 60 minutes, il n’est jamais aisé de structurer et clarifier son discours. La méthode SELL d’Agent Majeur a été conçue pour eux. En 3 étapes, elle leur permet de préparer des présentations efficaces.

Quelles sont les étapes de la méthode SELL ?

En anglais, « the SELL Method® » est l’acronyme des trois étapes que nous vous conseillons de suivre pour vos présentations orales : Skeleton, Envelop, Life and Logistics.

1/ S comme Squelette

En premier lieu, il s’agit de « Bâtir le squelette » de votre discours. Vous commencez par définir le message de votre présentation. C’est ce que votre public devra retenir de votre intervention quand il quittera la salle. Puis, vous construisez un plan et donc un argumentaire autour de ce message.

2/ E comme Enveloppe

La 2e étape s’intitule « Confectionner l’enveloppe ». Elle consiste à « habiller » ce squelette. Vous élaborez le contenu de votre introduction, de votre conclusion et des autres parties du plan. Puis vous préparez des supports de présentation percutants. Votre « Enveloppe » vous permet d’éveiller et maintenir l’intérêt de votre auditoire tout au long de votre intervention.

3/ LL comme Vie (Life) et Logistique

Dans la 3e étape, « Insuffler la vie et soigner la logistique », vous donnez corps à votre présentation. Vous travaillez sur l’aspect non-verbal de votre prise de parole : débit, diction, regard, silence… En limitant votre stress, vous laissez votre personnalité s’exprimer. Ajoutez à cela l’aspect logistique, microphones, lumières ou type de salle, et vous disposez de tous les atouts pour tirer le meilleur parti des occasions qui vous sont offertes de vous exprimer en public.

A quoi sert cette méthode ?

Pour convaincre, il faut parler à votre public de ce qui l’intéresse, être clair et captivant. Vous avez envie de parler de votre travail, de son intérêt technique, des étapes franchies, des difficultés rencontrées… C’est normal. D’ailleurs, vous connaissez sûrement cette expression, reprise dans une chanson : « Parlez-moi de moi, il n’y a que ça qui m’intéresse ». Votre auditoire, lui, veut savoir ce qu’il pourra gagner s’il vous accorde sa confiance. Cette méthode vous aide à vous focaliser sur ce qui intéresse votre public. Parlez-lui de lui.

Les sujets techniques sont par nature complexes. Votre rôle est de rendre votre travail simple à comprendre. Avec la méthode SELL, vous vulgarisez au bon niveau. Vous adaptez votre contenu au profil des personnes en face de vous. L’attention de votre auditoire n’est pas acquise à l’avance. Elle se mérite ! Avec cette méthode, vous rendez vos propos clairs et mémorables.

Comment la mettre en œuvre ?

N’hésitez pas à commencer à rédiger votre discours 2 à 3 semaines avant votre échéance. Les bonnes idées – celles qui marquent votre auditoire pour longtemps, ne surgissent pas nécessairement au début de votre réflexion.

Une grande partie du travail de préparation se fait sur table, avec du papier et un crayon. Vous réfléchissez à vos propres objectifs et aux attentes de votre auditoire. En fonction de cela, vous définissez votre message. Puis, vous construisez un plan qui soutienne ce message. Dans le livre « SELL Your Research : Public Speaking for Scientists » qui décrit la méthode SELL, nous avons compilé de nombreux exemples de messages et de plans qui fonctionnent, en nous appuyant sur des présentations inspirantes de chercheurs et porteurs de projets innovants.

Ensuite, vous élaborez le contenu de votre présentation. Argumentaire, exemples, anecdotes : tout ce que vous utilisez doit aller dans le sens de votre message. Quand votre contenu est clairement défini, vous préparez vos supports de présentation. Si vous utilisez des supports PowerPoint ou des films, c’est à ce moment-là que vous vous mettez devant votre ordinateur.

Enfin, le jour J, vous vous concentrez sur votre préparation vocale et corporelle. Cela peut sembler difficile, de prime abord, de travailler sa communication non-verbale, mais de nombreux exercices existent pour développer son aisance. Dans nos formations, nous avons vu de nombreux orateurs passer de « pas prêt » et « stressé » à « superstar de la présentation » en quelques semaines : tout est possible avec du travail et de la technique.

Quels sont les pièges à éviter lors d’une présentation orale ?

1/ Modifier la recette

Rendre simples et passionnantes des notions complexes est un travail ardu, qui demande beaucoup de rigueur. On ne peut pas réussir une mayonnaise si en changeant la recette. Si, par exemple, vous débutez votre préparation en versant de l’huile dans un bol, elle ne prendra pas, même si vous rajoutez votre jaune d’œuf et votre moutarde par la suite. A la place d’une sauce onctueuse, vous obtiendrez un genre de vinaigrette sans intérêt. De même, on ne peut pas préparer une présentation convaincante en débutant par ses supports PowerPoint. La méthode SELL est notre recette pour vos prises de parole en public. Il y a un ordre à respecter pour que la mayonnaise prenne.

2/ Faire trop long

On ne vous en voudra pas de faire plus court que le temps qui vous est imparti, même si votre présentation est excellente ! Plus long, par contre, c’est problématique. Pensez à tous ceux qui ont un avion à prendre, des enfants à aller chercher à l’école, une furieuse envie d’aller fumer une cigarette… Et respectez ce temps précieux dont ils aimeraient disposer à leur guise.

3/ Etre trop technique

Un travail de vulgarisation scientifique est souvent nécessaire pour amener votre public à s’intéresser à votre sujet. Pour cela, nous vous conseillons d’évaluer le niveau de connaissance de vos interlocuteurs en amont de votre intervention. Minimiser l’emploi du jargon scientifique, créer un lien entre votre discipline et votre public, illustrer vos propos, manier analogies, humour, anecdotes… Voici autant de « trucs » qui permettront à votre public de mieux vous comprendre.

Le point de vue d’Alexia Youknovsky, CEO de Agent Majeur et créatrice de la méthode SELL®

« On demande en permanence aux scientifiques de convaincre, qu’il s’agisse de leur management, des pouvoirs publics, des financeurs… Or, il est rare qu’ils aient suivi une formation à la communication scientifique. Souvent, ils ignorent comment s’y prendre pour réaliser des présentations qui vont droit au but. C’est en partant de ce constat que nous avons élaboré la méthode SELL il y a 15 ans. Elle est facile à mémoriser et à appliquer au quotidien. »

Le livre « SELL Your Research », édité par Springer, décrit notre « SELL Method ®» en détail. Riche de conseils, exemples et exercices, il vous aidera à progresser quand vous prenez la parole en public, que vous soyez un conférencier débutant ou expérimenté.

D’ailleurs, pour découvrir les auteurs de ce livre et leurs conseils en vidéo, visionnez le webinar qu’ils ont organisé avec MyScienceWork sur la prise de parole en public pour les scientifiques.

Pour finir, si vous souhaitez découvrir une méthode similaire pour la communication écrite, allez jeter un œil à la méthode SWORD, que nous enseignons lors de nos formations à la rédaction scientifique.

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2024-01-13T15:46:11+01:00

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